Comment éviter de crier (sur nos enfants) ?
L’enfant, ou l’art de rendre le parent complètement fou en un quart de seconde.
Avouons-le : beaucoup d’entre nous se surprennent à hurler, parfois plusieurs fois par jour, alors même qu’on sait que ça ne règle rien.
Alors, comment garder son calme, poser des limites claires… et éviter ce sentiment de culpabilité à chaque fois qu’on crie ?
Se rapprocher plutôt que hurler
C’est bête comme chou : difficile de crier quand on est à trente centimètres de son enfant. Se mettre à sa hauteur, le regarder dans les yeux, capte bien mieux son attention qu’un cri lancé depuis la cuisine. Et le ton de l’échange change aussitôt.
Transformer les consignes en choix
Répéter « range ta chambre » dix fois n’a jamais motivé personne. Par contre, proposer un choix, même minime, fait toute la différence :
« Tu veux qu’on mette de la musique pour ranger la chambre ? » montre qu’il y a des choses qui vont devoir être faites mais qu’on peut les faire joyeusement (hum) ou en tout cas dans une ambiance plus réjouissante que sous les hurlements.
Proposer de l’aide
On rêve qu’ils fassent tout, tout seuls, tout bien.
Mais parfois, c’est juste trop compliqué pour eux de faire les choses alors ils les font mal (notez que souvent les ados ont juste la flemme de faire alors ils les font mal aussi). Avant que la colère monte, proposez simplement un coup de main. Rien que de savoir que vous êtes disponible pour aider suffit souvent à débloquer la situation
Prendre une pause
Si vous sentez que la colère monte, sortez de la pièce. Direction les toilettes, la salle de bain, le balcon… Respirez, buvez un verre d’eau, passez-vous le visage sous l’eau. Souvent, nous nous mettons à crier parce que nous sommes arrivés à bout de notre façon de réagir, alors le fait de se décentrer physiquement peut nous permettre, à ce moment là, de prendre du recul. Je ne dis pas que ça fonctionne à tous les coups mais le fait de quitter la pièce permet souvent d’éviter l’explosion et, en prime, vous montrez à votre enfant une autre façon de gérer la colère.
Pourquoi nous crions (presque) malgré nous ?
Si l’on crie, c’est souvent parce que cela révèle certaines choses de notre propre enfance.
Certaines attitudes, actions de nos enfants nous font vriller plus que d’autres et il peut être intéressant de s’y pencher pour mieux comprendre pourquoi.
Les modèles éducatifs se transmettent inconsciemment : on répète ce qu’on a vu, même quand on aurait aimé faire différemment. Le cerveau garde en mémoire ces réactions comme un “mode d’emploi automatique”. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut réécrire ce schéma en se demandant pourquoi cela résonne si fort en nous.
Des petits ajustements pour moins crier :
Voilà quelques petites pistes pour terminer, cela vous aidera probablement à moins crier :
Se mettre à hauteur de l’enfant : aller vers lui, parler doucement, capter son regard.
Reformuler positivement : remplacer « Arrête ! » par une consigne claire et bienveillante (« Dessine plutôt sur cette feuille »).
Proposer un choix : donner deux options plutôt qu’un ordre sec (« Tu ranges tes jouets avant ou après le goûter ? »).
Agir plutôt que répéter : si ça bloque, accompagner physiquement, changer le cadre, sans multiplier les reproches.
Valoriser la coopération : remercier l’enfant, souligner ses efforts, renforcer la confiance au lieu du rapport de force.
Pensez “long terme”
Crier peut “marcher” à court terme, mais pas sur la durée. L’éducation, c’est un marathon de 18 ans, pas un sprint de 18 secondes. Miser sur la patience, l’exemple, la cohérence et l’humour construit une vraie relation de confiance.
Bonne nouvelle : une étude du Collège universitaire de Londres montre qu’il faut en moyenne 66 jours pour changer une habitude. On peut donc réapprendre à communiquer autrement… et éviter de finir aphone.