Sommes-nous devenus des parents trop anxieux ?
Chaque génération de parents a ses angoisses. Hier, on craignait les mauvais résultats à l’école ou les genoux écorchés. Aujourd’hui, on redoute le manque de sommeil, l’exposition aux écrans, le sucre, le bruit, les microbes… et même le moindre “retard” dans le développement.
Les réseaux, les livres, les podcasts, les experts : jamais on n’a eu autant d’informations pour “bien faire”. Et pourtant, jamais on ne s’est senti autant sur le fil.
L’ère du parent ultra-conscient
On observe, on anticipe, on compare. Le moindre signe devient un signal d’alerte.
“Il ne marche pas encore ?”, “Elle fait encore des colères ?”, “Il n’aime pas l’école ?” autant de phrases qui réveillent immédiatement nos inquiétudes.
Mais cette hypervigilance, souvent animée par l’amour, peut aussi épuiser.
Car vouloir tout contrôler, tout comprendre, tout prévoir… c’est oublier que l’enfance, par définition, est un terrain d’imprévu.
L’enfant n’a pas besoin de perfection, mais de confiance
Ce que les psychologues observent, c’est que plus un parent est anxieux, plus l’enfant risque de l’être à son tour.
Pas parce qu’il “copie”, mais parce qu’il ressent. Il capte le stress, les tensions, les regards inquiets.
Le secret ? Relâcher un peu la pression.
Accepter que les émotions de l’enfant — et les nôtres — fassent partie du chemin.
Faire confiance au processus, à son rythme, à la vie.
Laisser respirer… pour mieux grandir
Et si on se donnait le droit de ne pas tout maîtriser ?
D’accepter les repas qui dérapent, les soirs où tout le monde est fatigué, les jours sans activité “constructive”.
Parce qu’au fond, ce que les enfants retiennent, ce n’est pas notre perfection.
C’est notre présence. Nos bras, nos rires, notre capacité à dire : “Ça ira.”
Et si on redevenait un peu légers ?
Respirer, c’est aussi un acte éducatif.
Prendre du recul, c’est montrer à nos enfants que la vie n’est pas une course, mais un équilibre mouvant.
Alors oui, nous sommes peut-être devenus des parents plus anxieux.
Mais nous pouvons redevenir des parents plus vivants.
Et ça, c’est déjà un grand pas vers la sérénité.